MOCI NOVEMBRE 2021-n°2089 - Magazine - Page 47
Benchmarking
Les secrets des meilleures performances
italiennes et allemandes
Par Emmanuelle Serrano
Paris, Rome, Bonn offrent des environnements
politique et culturel très différents à leurs
exportateurs qui ont développé des talents
propres en termes d’innovation, de production
ou d’ingénierie financière. Mais l’Italie et
l’Allemagne font mieux que nous en termes
de solde commercial. Pourquoi ?
Revue de détails des atouts de nos voisins
et des espoirs que portent les nouvelles
générations d’entrepreneurs français.
© istock
www.lemoci.com
R
êvons un peu à la PME exportatrice
idéale… À bien y réfléchir, un bon « combo » serait un bureau d’études et de
design italien pour la créativité et l’ingéniosité,
une ligne de fabrication allemande pour une
usine intelligente et à la pointe de la robotique,
tout cela prospérant dans un écosystème à la
française riche en dispositifs d’aides et de soutien.
Cela dit, l’exercice de comparaison de ces
trois univers entrepreneuriaux est délicat car
les étalons pour « benchmarker » les PME/PMI
à Paris, Milan et Francfort peuvent présenter
quelques variations propres aux tissus industriels nationaux. La PME allemande, par sa taille
et son chiffre d’affaires, marche sur les pieds
de la PMI française. Le BDI (Bundesverband
der deutschen Industrie), équivalent de notre
Medef outre-Rhin, quand il doit esquisser les
contours de son vivier d’exportateurs, est donc
bien embarrassé par la définition européenne
standard (moins de 250 salariés et un CA de
50 M EUR/total du bilan de 43 M EUR maximum), un peu trop restrictive pour son pays.
Du côté des statistiques, on relève quelques
surprises cette année. Tandis que la France
affiche fièrement au compteur 135 600 entreprises exportatrices grâce à l’effet Brexit, qui a
forcé les entreprises anglo-saxonnes commerçant avec la France depuis le Royaume-Uni à
s’enregistrer en France, l’Italie, elle, en compte
126 275. En Allemagne, elles sont au nombre
de 316 555 (voir tableaux page suivante). Les
soldes du commerce extérieur des trois pays
sont aussi très parlants. En 2020, nos voisins
transalpins enregistraient 63,5 milliards d’euros d’excédent commercial, tandis qu’à Bonn,
on se réjouissait d’avoir engrangé 183,2 milLE MOCI N° 2089 - novembre 2021
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