MOCI NOVEMBRE 2021-n°2089 - Magazine - Page 7
mais il a surtout amplifié une tendance de fond.
La création de la Team France Export et nos
réformes en faveur de la compétitivité ont permis à nos entreprises d’exprimer leur esprit de
conquête à l’international. Trimestre après trimestre, elles sont de plus en plus nombreuses
à se lancer, car elles savent qu’oser l’export est
un choix gagnant. Celles que la Team France
Export a accompagnées ont vu leur chiffre
d’affaires export augmenter deux fois plus vite
que les autres en moyenne. Cela donne des
idées à toutes les entreprises qui hésitaient à
franchir le pas. Bien sûr, nous sommes encore
loin de l’Allemagne ou de l’Italie, mais c’est une
culture de l’international qui est en train de se
créer.
L’enveloppe du volet export du
plan de relance est loin d’avoir été
consommée : l’objectif des 15 000
chèques relance export ne sera pas
atteint fin 2021, ni les 3000 chèques
VIE, et l’assurance prospection
accompagnement met du temps
à décoller. Un mauvais ciblage
des mesures ?
F. R. La crise sanitaire a retardé la reprise des
déplacements internationaux plus longtemps
que nous ne l’anticipions à l’été 2020, lorsque
nous avons construit le volet export du plan de
relance. Les entreprises ont donc pris plus de
temps à retourner physiquement sur les marchés export. Pour autant, les mesures sont
bien ciblées : je constate que les retours sont
unanimement positifs. Toutes les entreprises
avec qui j’ai échangé, à l’occasion de déplacements de terrain et de la 2e édition du Relance
Export Tour, ont souligné le bénéfice qu’elles en
tirent. En particulier, le chèque Relance Export
est plébiscité. Avec l’ensemble des acteurs de
la Team France Export, nous n’avons de cesse
d’inciter toutes les entreprises qui ne l’ont pas
encore fait à recourir à ces outils sur-mesure.
Qu’attendez-vous de sa
prolongation à juin 2022 ?
F. R. Avec cette prolongation, nous répondons
avant tout à une demande forte des entreprises
exportatrices. Nous voulons les accompagner
au mieux dans la reprise. C’est pourquoi nous
www.lemoci.com
« Les entreprises ont pris
plus de temps à retourner
physiquement sur
les marchés export »
adaptons également les mesures, en mettant
plus fortement l’accent sur la digitalisation, la
formation, la traduction qui sont désormais éligibles au chèque Relance Export.
Des voix s’élèvent, au Parlement,
pour basculer l’enveloppe non
consommée de l’Assurance
prospection, qui dépasse 70 millions
d’euros, dans les chèques relance
export : est-ce une option examinée
au niveau gouvernemental ?
F. R. Nous souhaitons que les entreprises
exportatrices puissent continuer à utiliser les
outils phares du plan de relance export tout au
long de la dynamique de reprise. Il est trop tôt
pour préjuger de ce que seront les besoins des
entreprises au-delà du 30 juin prochain.
La France va prendre la présidence
de l’UE au 1er janvier. Quelles vont
être les priorités dans le domaine
commercial ?
F. R. Notre objectif est clair : nous voulons une
politique commerciale qui défende plus efficacement les intérêts de nos entreprises et de
nos citoyens. Nous voulons donc continuer à
rendre notre politique moins naïve, pour créer
davantage d’opportunités pour notre économie, mais aussi plus ferme face aux pratiques
déloyales. Elle doit également être plus responsable et plus durable, à l’image des engagements sociaux et environnementaux forts
pris par nos entreprises. Nous voulons aussi
faire en sorte que tout le monde joue selon
les mêmes règles dans la compétition économique mondiale, c’est la raison pour laquelle
nous sommes déterminés à rénover et à
moderniser l’OMC.
LE MOCI N° 2089 - novembre 2021
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