MOCI SEPTEMBRE 2021-n°2086-2087 - Magazine - Page 16
Guide 2021 de la mobilité internationale
À ce sujet, il y a des pays qui tentent
d’attirer ces travailleurs, comme
Dubaï, l’Estonie ou la Croatie…
M.B. Je travaille actuellement pour une startup qui développe une application pour gérer
la mobilité des et par les expatriés. La dernière fois que j’ai eu le directeur marketing
au téléphone, il m’a dit que la prochaine fois,
il m’appellerait peut-être de Mexico alors que
la société est basée en Grande-Bretagne. Il
compte louer un bureau dans un coworking
pour ne pas être seul toute la journée. On va
aller de plus en plus vers ce type de situation.
« La grande tendance c’est
cette notion de work from
anywhere »
Pour les pays où il est encore
compliqué d’envoyer des expatriés,
ces derniers ne craignent-ils
pas la concurrence locale ?
M.B. C’est une crainte qui ne m’est pas remontée. Concernant les pays dits difficiles, la préoccupation des expatriés à l’heure actuelle,
c’est la famille. La réflexion sur l’expatriation va
se faire beaucoup plus en famille.
On en revient à la question du suivi. Qu’estce l’entreprise attend de ce poste ? Qu’estce qu’il faut délivrer ? Qui va pouvoir le faire ?
Est-ce qu’il ne faut pas élargir la nature des
contrats ? Recruter une personne plus jeune et
sans famille ?
Cela étant, les grands groupes ont toujours
besoin d’ouvrir une filiale et on a toujours plus
confiance dans une personne qui est passée
par le siège. Les contrats seront négociés
d’une autre façon, plus complexe, avec des
questions sur la présence ou non d’une école
nationale, du suivi du conjoint… Ce sont des
questions techniques et non stratégiques,
elles ne doivent pas venir en premier.
Il y a quand même pour l’entreprise
une question de coût. Une famille
expatriée reste plus chère
qu’un célibataire en contrat local.
M.B. Oui, mais c’est une solution à court terme.
La réflexion doit venir plutôt de la compétence
de la personne. Et avec le work from anywhere
les ressources humaines des grandes entreprises devraient plus s’ouvrir sur un nouveau
réservoir de talents. On doit objectivement
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évaluer qui sera le plus à même de remplir
une mission. Ça peut être une famille avec
six enfants ou un jeune de 25 ans qui travaille
depuis un autre pays. C’est au cas par cas et ça
se négocie.
Il ne faut pas tomber dans le piège qui fait
de l’expatrié uniquement un centre de coûts.
J’ai eu le cas d’un client dont la mission officieuse était de redorer l’image de la filiale, ce
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