MOCI SEPTEMBRE 2021-n°2086-2087 - Magazine - Page 22
Guide 2021 de la mobilité internationale
Axens
LE Covid-19 ne remet pas en cause son modèle d’expatriation
Avec plus de trente expatriés en poste, Axens
a dû s’adapter à des situations aussi inédites
qu’acrobatiques depuis le début de la crise
sanitaire. Pour autant, cette ETI, spécialiste
des technologies et équipements pour l’énergie, la pétrochimie et l’eau, ne remet pas en
question le modèle de l’expatriation.
Ironie de l’histoire, Axens, qui travaille partout
dans le monde via une douzaine de filiales,
venait de passer un accord sur le télétravail
pour ses salariés en Île-de-France lorsque
la pandémie de Covid-19 est survenue. Le
17 mars 2020, c’est la totalité de ses 2 000
employés dans le monde (dont 900 en France)
qui s’est retrouvée cloîtrée à domicile. Ce qui
a donné lieu a du « télétravail sauvage » selon
Anne-Karine Feyel, DRH de l’entreprise : « Le
work from anywhere pose un problème légal
car, qu’il s’agisse du Maroc, du Brésil ou de l’Inde, les accords bilatéraux ne couvrent pas le
télétravail. »
En outre, la crise sanitaire a également bousculé la mobilité des employés : impossibilité
d’obtenir un visa pour la Corée du Sud, délais
d’attente à rallonge pour des visas pour les
États-Unis ou la Chine. Un expatrié devant partir dans ce dernier pays a attendu un an avant
de pouvoir se rendre sur place et a télétravaillé depuis la France. En attente d’un départ
imminent, sa femme avait démissionné de son
travail. Le départ ayant été retardé, elle n’a pu
être indemnisée par Pôle Emploi au titre du
« suivi de conjoint ». Conséquences pour l’entreprise dans ce type de situation : il faut verser
un salaire d’expatrié, loger au besoin sa famille.
D’autres n’ont pu rentrer en France pour
enterrer un père ou un frère. En avril dernier,
c’est un expatrié en poste à New Dehli, positif
à la Covid-19, qui a dû être rapatrié d’urgence
à Bordeaux. « En tant qu’employeur nous
n’avions pas de nouvelles de sa santé, l’assureur non plus et c’est sa femme, restée en
Inde, qui nous tenait informés », se souvient
Anne-Karine Feyel.
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© Axens
Profil LinkedIn
d’Anne-Karine
Feyel
cutt.ly/MQNVsJP
Des impératifs nouveaux ont également vu
le jour chez les expatriés. « La fermeture des
écoles, qui est survenue en général beaucoup
plus tôt qu’en France, a été difficile à gérer,
constate Anne-Karine Feyel. La pression des
familles est importante. Deux de nos expatriés,
en Chine et aux États-Unis, ont démissionné
pour cette raison ou ont demandé à rentrer en
France. »
Volonté de conserver des talents
en son sein
Entre complications administratives, exigences
familiales et incertitudes sur l’évolution de la
pandémie, pourquoi ne pas s’orienter vers des
recrutements locaux ?
Axens y a pensé pour sa filiale en Malaisie
avant de faire machine arrière. « Nous avions
La crise sanitaire
a également bousculé
la mobilité des employés.
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08/09/2021 17:00