MOCI SEPTEMBRE 2021-n°2086-2087 - Magazine - Page 32
Guide 2021 de la mobilité internationale
Juridique
À quel type de contrat
se vouer ?
Par Sophie Creusillet
Forte rémunération, conditions de vie idyllique,
accélération du plan de carrière… L’expatriation
continue de faire rêver, mais ce statut en or,
déjà en perte de vitesse avant la pandémie
de Covid-19, est-il encore pertinent ?
E
n clouant sur place la quasi-totalité de
la population mondiale, la crise sanitaire
a fait s’arracher les cheveux des DRH et
de leurs conseillers juridiques avec des problématiques totalement nouvelles.
Comment faire évoluer le contrat d’un expatrié en Chine, rentré de lui-même en France
au début de l’épidémie et travaillant depuis à
distance du pays où il est censé être en poste
faute de pouvoir y retourner à cause de la fermeture des frontières ?
Comment gérer la fiscalité et la couverture
santé d’un collaborateur originaire d’un pays
A, travaillant normalement dans un pays B et
télétravaillant avec ce même pays B depuis un
pays C ? Que dire à ce directeur de filiale aux
États-Unis qui n’ose pas rentrer en France de
peur de ne pas pouvoir repartir ?
Relocalisation et portage salarial
« Si les grandes entreprises ont disposé de
cellules de crise dédiées, les sociétés de taille
« Les sociétés de taille
plus modeste ont eu recours
au système D »
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LE MOCI N° 2086-2087 - septembre 2021
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© DR
Annabelle Esbri, fondatrice et directrice
d’Itama Mobility.
plus modeste ont eu recours au système D
et se sont montrées parfois très créatives en
ayant recours par exemple à la relocalisation
de collaborateurs dans un troisième pays ou
au portage salarial local », estime Annabelle
Esbri, fondatrice et directrice d’Itama Mobility.
Sa société accompagne dans les procédures
légales liées à la mobilité à l’international de
grands groupes français, et de plus en plus
d’ETI et de startup.
Work from anywhere pour travailleurs
nomades
Vecteur de ces changements, le work from
anywhere, cette capacité à travailler depuis
n’importe où grâce à une simple connexion
Internet a en effet bouleversé la donne. « La
France était très en retard sur le télétravail et
c’est aujourd’hui le pays où le changement est
le plus radical », constate Annabelle Esbri.
De fait, le télétravail à l’international, qui
repose sur un vide juridique (à moins de
conventions bilatérales spécifiques), a également permis à des consultants de travailler
ponctuellement avec des entreprises françaises n’ayant personne sur place.
Grâce à des « visas télétravail » octroyés par
des États soucieux d’attirer des travailleurs
indépendants nomades et aisés (Dubaï, Estonie, Île Maurice, Géorgie, Islande, Bermudes…),
ces consultants ont pu prendre des contacts,
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08/09/2021 17:00