MOCI SEPTEMBRE 2021-n°2086-2087 - Magazine - Page 33
récolter les premières informations sur un marché, effectuer des recherches sur la réglementation, cibler de clients potentiels… Certes, ils
ne concurrencent pas les expatriés, mais le
phénomène souligne l’avantage actuel de pouvoir « être sur place ».
Limites du recrutement local
Face à un statut d’expatrié apparaissant de plus
en plus onéreux pour les entreprises, même
s’il est depuis longtemps concurrencé par des
contrats dits « locaux + » (sans statut d’expatrié
mais avec un package d’avantages négociés),
on peut se demander si les entreprises ne vont
pas être tentées de recruter directement des
locaux, moins chers et déjà sur place, un atout
de poids alors que les restrictions de déplacement sont toujours d’actualité. Cependant, les
spécialistes des RH à l’international n’ont pour
l’instant rien observé en ce sens.
Pour Morgane Pinault, responsable de la
practice RH de la société d’accompagnement
à l’international Altios, remplacer un expatrié
par un local est risqué « non seulement en raison de la langue et de la culture, mais aussi de
la difficulté à en embaucher sur le long terme
dans des pays où le turnover est rapide, et
enfin car il peut être compliqué de convaincre
des talents dans des pays où votre entreprise
n’est pas connue ».
Si le statut d’expatrié n’est pas amené à disparaître, les contrats en « local + » font désormais l’objet d’âpres négociations.
« Les personnes travaillant sous ce type de
contrat ne dépendent pas de la Caisse des
Français de l’étranger, ne touchent pas de
primes, mais sont mieux payés qu’un salaire
local », explique Annabelle Esbri. Finie, donc
l’époque où l’entreprise payait les uniformes et
les fournitures scolaires des enfants d’expats !
En revanche, la crise sanitaire a recentré les
priorités des expatriés sur des questions plus
fondamentales, liées à l’évolution de la société
et à l’impact de la crise : la question de la carrière professionnelle du conjoint et les possibilités de scolarisation des enfants. g
le VIE n’a pas perdu de son attractivité Malgré les entraves
Depuis le mois de juin, il souffle un petit vent d’optimisme sur le dispositif du volontariat international
en entreprise (VIE), freiné pendant plusieurs mois
par les restrictions sanitaires aux frontières instaurées à partir du premier confinement en mars 2020.
Depuis le début de l’année, et malgré les inquiétudes
concernant la propagation des variants du coronavirus, certains grands pays d’accueils assouplissent les
uns après les autres les restrictions de déplacement :
le Canada et les Émirats arabes unis ont ainsi rejoint
en mai et juin le nombre de pays qui ont rouvert
leurs frontières depuis le début de l’année et 350 de
ces jeunes ont pu partir en juillet en mission, certes
en majorité en Europe.
Quant au nombre d’offres postées par les entreprises sur le site dédié Mon volontariat international, il
a retrouvé son niveau d’avant crise, soit 2 000 environ, signe que les perspectives de relance des activités
export sont à nouveau ouvertes. Actuellement, 7 300
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jeunes VIE sont en poste dans une centaine de pays.
De quoi aussi redonner le sourire à Christophe Monnier, directeur du VIE de Business France, même si
de grands pays restent encore fermés pour cause de
Covid-19, à l’instar des États-Unis et de la Chine : « En
septembre et octobre, on sait que cela va repartir très
fort », avait-il assuré lors de la cérémonie de remise des
trophées du Grand Prix VIE, début juillet.
C. Gilguy
Lire L’article sur le Grand Prix VIE 2021
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Site Mon volontariat international
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LE MOCI N° 2086-2087 - septembre 2021
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08/09/2021 17:00