MOCI SEPTEMBRE 2021-n°2086-2087 - Magazine - Page 5
C
omment gérer la mobilité internationale
dans une entreprise alors que les déplacements sont empêchés par une pandémie dont la durée demeure incertaine ?
Tel est le dilemme auquel sont actuellement
confrontées les entreprises présentes à l’international. Si, depuis dix-huit mois, les multinationales françaises ont pu s’appuyer sur des
cellules spéciales « Covid » et des logiciels
de management à distance, les entreprises
de taille plus modeste ont fait preuve d’agilité
et de créativité. Car, même si la digitalisation
du business a beaucoup aidé, le fait « d’avoir
quelqu’un sur place » demeure parfois nécessaire. Pour diriger une filiale, mais aussi prospecter, réseauter, sourcer…
Conséquence : la mobilité internationale et
les ressources humaines en général sont sur
le point de passer de fonction support à stratégique. Car comment « faire tourner » une
entreprise s’il n’y a plus personne pour diriger
sa filiale en Chine ou en Inde ?
Au-delà de cet aspect pragmatique, les RH ont
souvent été en première ligne au début de la
pandémie. Ce sont elles qui ont non seulement
dû trouver des solutions pour des visas ou
modifier des contrats de travail, mais qui ont
également eu à gérer des situations délicates
sur le plan humain.
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Si, comme beaucoup d’observateurs le soulignent, cette crise aura au moins eu le bénéfice
de replacer l’humain au centre des stratégies
d’entreprises, elle a également profondément
modifié les attentes des salariés. Les négociations ne se font plus uniquement sur le
contenu du « package » (salaire, primes, avantages, couverture santé…), mais aussi sur des
critères plus personnels, rendus primordiaux
avec la pandémie, comme la scolarisation des
enfants ou le suivi du conjoint.
C’est ce qui ressort des témoignages des
dirigeants de PME et des spécialistes des RH
interrogés dans les pages suivantes sur les
grandes tendances de la mobilité internationale.
Cependant, alors que beaucoup la voyaient
disparaître il y a encore un an, cette dernière
n’est pas complètement impossible. Malgré
des problèmes administratifs et logistiques
kafkaïens, des expatriés ou contrats locaux
partent en poste à l’étranger. Les fiches pays
de la deuxième partie de ce numéro les aideront à préparer leur installation grâce à leurs
conseils pratiques et leurs contacts, pour une
expatriation réussie malgré les aléas de la crise
sanitaire. g
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