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n° 11
Juan de Valdés Leal
Séville 1622-1690 Séville
Partie d’un autel avec l’allégorie de la Foi entourée de la Charité et
de l’Espérance et de deux anges symbolisant l’Eucharistie
Pierre noire, plume et encre noire et brune, lavis brun et gris, aquarelle, mise au carreau partielle à la pierre noire.
17,3 x 33,7 cm
Cette étude peut être mise en relation avec la partie
supérieure du grand retable sculpté de l’église de
l’Hospital de la Caridad à Séville (Fig. 1). En octobre
1673, Valdés Leal, à la suite d’une compétition qu’il
avait remportée aux dépens, entre autres, de Murillo,
signe un contrat pour peindre et dorer le retable
qui avait été conçu par l’architecte Bernardo Simon
de Pineda (1638-1702) et dont les sculptures furent
réalisées par Pedro Roldan (1622-1690).
Même si toutes les figures et éléments représentés
dans le présent dessin se retrouvent dans le retable
tel qu’il fut réalisé, celui-ci en diffère en de nombreux
points. Tout d’abord c’est - cela paraît logique vu le
lieu - la Charité et non la Foi qui trône au centre. La
Foi et l’Espérance sont reléguées sur les côtés et sont
représentées debout. Les deux anges symbolisant
l’Eucharistie sont toujours représentés aux pieds de
la figure centrale mais ne sont plus des putti mais
des jeunes hommes.
Par sa technique mêlant la plume à l’aquarelle
et par son exécution, ce dessin peut être plus
particulièrement comparé à deux études pour des
compositions murales de la nef de l’Hospital de
los Venerables Sacerdotes, à Séville, réalisées en
1686, Saint Ambroise interdit l’entrée de l’église à
l’empereur Théodose1 et L’empereur Constantin au
concile de Nicée2. Le Louvre conserve une autre
étude pour le haut d’un retable sculpté, représentant
Saint Ferdinand intronisé, accompagné de putti et
deux ecclésiastiques3, dont la composition n’est pas
sans évoquer celle du présent dessin.
L’Hospital de la Caridad joua un rôle primordial
dans la carrière de Valdés Leal. C’est pour cette
institution qu’il réalisa certains de ses plus grands
chefs-d’œuvre, comme In ictu oculi et Finis gloria
mundi, deux grandes vanités peintes en 1672 et
encore aujourd’hui conservées sur place.
Nous remercions Monsieur Benito Navarrete Prieto
d’avoir bien voulu confirmer l’attribution de ce dessin.
Fig. 1
Bernardo Simon de Pineda, Pedro Roldan et Juan de Valdes Léal, Retable, Séville, Hospital de la Caridad (détail)
Cat. exp., The Apelles Collection, Dibujos espanoles, Oviedo, Museo de Bellas Artes de Asturias, 2002, n° 39.
Louvre, inv. RF 43252 ; L. Boubli, Musée du Louvre, Département des Arts graphiques, inventaire Général des dessins de l’Ecole espagnole, XVIe-XVIIIe siècles, Paris, 2002, n° 148.
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Inv. RF 43253 ; L. Boubli, op. cit., 2002, n° 149.
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