New-Lutèce par Alix Verne - Livre - Page 20
Je les écoutais. Cognac. Faux témoins et meurtres en rafales.
Des plans, puis des maquettes, virtualisées, accaparaient l’étatmajor, hilare, qui acquiesçait. Devant tous, rescapé, consultant
une météo extraplanétaire, l’ancien prince Madrin, reconstitué
par implants osseux, intégraux, fondateur de Prisme Stellaire,
dans sa vareuse mandarine, qui tranchait parmi les uniformes,
prophétisait, émoustillé, une saga spatiale, et cette exploitation
de l’ADN synthétique. Ouh ? Des effluves, ce froissement de
lin, ses pigments. Registre suave, des convives, charmeurs. De
fines dégustations, si lentes. Fragrance de jasmin. Oui, je la
retrouvais. Souriez. Déjà, sous un lever, timoré, de tenture, je
redistinguais cette muse mélancolique. Une gouane, écailles
apparentes, versait de la ganache, sur la crème de sa tasse.
Empreint de naïveté, j’observais, en minaudant, un masque
colombien, une fresque urbaine, les micros et les caméras
appropriés. Luminescentes, des plantes aussi, captatrices à nos
émotions, ondulaient dans un corridor épuré. Sans doute, une
précaution, depuis cette ossature, désagrégée, qui obscurcit
l’astrérisage sur Geusio ? Des richesses minérales, méconnues.
Un Eldorado effrayant, qui bouleversa vos schémas cellulaires,
biochimiques... Quelques cargos triomphants avaient berné ce
Magnifique. L’énergie Garos fonctionnait. Une manne fortuite.
D’ailleurs, interloqué, je crois qu’aujourd’hui chacun enquêtait.
Cette gent humaine... pourrait encore surprendre, ma Confrérie.
__ Opus, l’innommé pénètre nos défenses. Plus de doute. Le
Clan l’autorise. Boutez cette incidence, qu’importe son origine.
Nous n’en sommes plus aux catapultes, aux aurores nucléaires.
L’enfer prend, ici, d’autres formes. L’errance de cet allume-feu
sidère. Construire un univers devient le jeu de ce virus oméga...
Une échappée redoutée par la rébellion. Surtout par ce cénacle
de la primauté humaine. Qui ne cesse de vociférer, depuis lors.